Salomé Famery, étudiante en master de Langues, boursière Fulbright, Université Le Havre
Salomé FAMERY est lauréate de la bourse Fulbright, bourse honorifique franco-américaine récompensant des projets et parcours d’étudiants jusqu’au doctorat. Cette distinction lui permet de concrétiser et d’accompagner son souhait d’expérience à l’étranger en tant qu’assistante d’un enseignant de français.
Que pouvez-vous nous dire de votre attribution de bourse Fulbright ? Quel a été votre projet pour obtenir cette bourse ?
J’ai proposé ma candidature pour la bourse fulbright en espérant intimement, tout au long du processus de sélection, de l’obtenir. J’avais pour défendre mon dossier, quelques lettres de recommandation valorisant mon cursus et mes démarches, mais j’ai été tout de même très heureuse et surprise, la sélection étant très sélective, d’accéder aux entretiens. J’ai fait valoir mes expériences qui me permettent d’articuler des compétences d’animation de groupe (j’ai le BAFA), des aptitudes à la médiation culturelle associées à une maîtrise linguistique importante renforcée par un séjour ERASMUS en Irlande au troisième trimestre de licence 3, Licence Langues, littératures et civilisations étrangères.
Les caractéristiques du poste d’assistant de langues offert par l’université qui va m’accueillir apporte une attention particulière à cette notion : animation de conversations, projections de films, café-déjeuners animés en langue français et tables-rondes. La mission va effectivement bien au-delà d’un simple enseignement « académique » du français. C’est en ce sens que « The college of Wooster » (OHIO), avait été mon premier choix dans la liste d’établissements que j’avais établie pour être accueillie.
Le dynamisme exceptionnel, la richesse de leur campus et une localisation géographique près du Canada où habitent des amis proches, avaient fini de me convaincre. J’ai fait une section littéraire en terminale et c’est l’université, dans le choix qui s’ouvrait à moi, qui donne la plus large place aux « humanités » et aux enseignements culturels et artistiques. Ce campus a tout pour me plaire !
Quelle a été votre réaction, suite à l’obtention de cette bourse ?
J’ai été assez sidérée et pour tout dire, flattée, d’avoir obtenu cette bourse Fulbright. Même si je savais que j’y avais mis toute la force de ma conviction et de ma passion, on ne sait jamais. Je m’attendais plutôt à ne rien avoir ; la concurrence est tout de même très élevée.
Que vous apporte-t-elle ? Que vous ouvre-t-elle comme perspective ?
Je suis dans la perspective d’une préparation à l’agrégation, pour m’assurer la possibilité d’enseigner et me spécialiser ensuite en recherche, si cela s’organise.Comme je vous le disais, cette expérience articule parfaitement le souhait d’enseigner, dans sa dimension de transmission et mon appétence importante pour la culture et le fait de la partager. Je tiens une chaîne youtube : « Kiss the librerian », référence, si vous connaissez à la série télévisée « Buffy contre les vampires ». J’y traite différents aspects de la pop culture, les fans fictions et la littérature dans toute sa dimension. En association de ces compétences, le poste d’assistanat d’un enseignant de français m’apprendra à gérer une classe et me permettra de plonger dans la vie d’un professeur d’université à proprement parlé.De façon très directe cela m’apporte un atout évident sur le CV, une expérience de vie aux Etats-Unis, je trépigne d’impatience. Au terme de mon premier séjour à Limerick, en ERASMUS, je savais que je voulais repartir vivre à l’étranger. Ce sera un apprentissage de plus.
Que pouvez-vous nous dire de votre master ? De son contenu et de ses enseignements ?
Mon master m’a intéressée en premier lieu pour son orientation : « culture et civilisation », davantage que le versant : enseignement de la langue en elle-même. Son intérêt réside bien sûr dans la programmation de séminaires de recherche. Le thème y est toujours imposé mais toujours en articulation avec le sujet porté par chaque étudiant.e. Pour montrer l’ouverture des enseignements, la pédagogie en licence est plus didactique, plus descendante. En master, le but est d’avantage d’apporter le fruit de sa réflexion, et des éclairages nouveaux sur un sujet mémoire libre.
Quel est votre projet en empruntant ce cursus ?
Rien n’est inscrit dans le marbre, mais l’idée première est pour moi d’approfondir mes connaissances en culture populaire avec la rédaction d’un mémoire à la croisée des chemins entre étude de genre et étude de la pop culture. Je suivrai mon intuition et mes envies par rapport aux opportunités jalonnées le long de mon parcours. Je sais que partir à l’étranger ouvre des possibles.